En novembre 2018, le premier ministre Edouard Philippe a annoncé la mise en place de mesures ayant pour objectif d’atténuer la hausse des prix de l’énergie. Parmi celles-ci, nous retrouvons l’ambitieux projet d’élimer le chauffage au fioul des logements français d’ici une dizaine d’années. Pourquoi ? Quelles sont les alternatives ?
Pourquoi faire disparaître le fioul ?
Robuste, efficace et performant, le fioul se situe à la troisième place des sources de chauffage privilégiée par les Français, derrière le gaz et l’électricité. En effet, il reste très présent dans les zones non desservies par le réseau gaz.
Aujourd’hui, c’est 3,5 millions de foyers français qui se chauffent au fioul domestique. D’ici 2030, le gouvernement veut les voir adopter un autre mode de chauffage. Pourquoi ?
L’énergie la plus polluante
Pour poursuivre son engagement dans la lutte contre le réchauffement climatique, le gouvernement souhaite, à juste titre, inciter les Français à s’éloigner du pétrole et donc à s’équiper autrement. En effet, le fioul représente l’énergie la plus polluante.
Déjà sources de pollution aux particules fines, comme tout combustible fossile, il émet également une quantité importante de dioxyde de carbone. Evidemment, cette dernière est plus importante que tout autre mode de chauffage. En effet, il émet 300g de CO2/kWh, contre 274g pour le gaz propane ou 234g pour le gaz naturel.
Quelles alternatives pour mon chauffage au fioul ?
La population française concernée par cette mesure va devoir procéder à un changement d’équipement pour chauffer son intérieur. Qu’existe-t-il ?
Le bois : bûches et granulés
Comme nous l’avons déjà précisé, les foyers utilisant le fioul pour se chauffer son majoritairement en zone rurale. Faute d’accès au gaz, le chauffage au bois semble l’option la plus pertinente. Ce combustible est très peu onéreux et faiblement émetteur de CO2. En effet, une chaudière ou un poêle à bûches ou à granulés n’émettent qu’entre 30 et 40g de CO2/kWh.
La chaudière gaz à condensation
Pour cette installation, vous devez avoir accès au gaz naturel. Celui-ci a un coût plus faible que le fioul. Pour cet équipement, il n’y a pas de contrainte de surface ni de place. De plus, le rapport coût/entretien/utilisation est assez rentable et l’investissement sera moins important que pour les autres modes de chauffage.
La pompe à chaleur air/eau
Ce système s’adapte à votre réseau de radiateurs existant et fonctionne grâce à ses 2 unités. La première va prélever les calories dans l’air extérieur via un fluide frigogène. La deuxième prend le relais et va transmettre la chaleur dans votre réseau de chauffage. De plus, certains modèles sont « 2 en 1 ». En effet, cette pompe peut parfois être réversible et donc également rafraichir votre logement en été.
Par contre, pour posséder cet équipement il vous faudra disposer d’une cours ou d’un jardin. De plus, la maison doit être parfaitement isolée et ne pas faire plus de 150m² si elle a plus de 20 ans.
La pompe à chaleur hybride
Ce système est la fusion d’une pompe à chaleur et une chaudière condensation. Il permet de remplacer facilement une ancienne chaudière et de diviser sa facture par 2. De plus, son fonctionnement est simple. La pompe à chaleur fait la majorité du travail et la chaudière à fioul ou gaz sert de soutien lorsque les températures extérieures sont trop basses pour la première.
L’équipement est adapté aux grandes surfaces aux besoins énergétiques importants grâce à son fonctionnement par « relais ».
Quels aides pour les travaux d’installation ?
Pour adopter les équipements citer ci-dessus, il vous faudra procéder à des travaux de transition. Malheureusement, ils sont coûteux. Les différentes installations peuvent aller de 4 000 à 20 000 € selon le produit choix.
Cet investissement constitue un réel frein pour le budget des 3,5 millions de foyers concernés. D’autant plus que cela concerne d’avantage les ménages à faibles revenus.
S’il existe déjà des aides à la transition énergétique d’un montant allant de 800 à 1 300 €, le Premier Ministre a également annoncé l’instauration de coups de pouce financier pour la conversion vers une chaudière moins polluante. Les primes varient, cette fois de 2 000 € à 3 000 € pour les ménages les plus modestes.
Ainsi, entre chèque énergie, aides aux transports, bonus écologique et prime à la conversion, il a affirmé souhaiter développer la prime à la conversion des chaudières au fioul en accordant un tiers du coût global de changement d’équipement.